BULLETIN DE L’HÔPITAL LACOR – HIVER 2022

 À 12 ans, Lucille Teasdale a entendu l’histoire d’un orphelinat en Chine. C’est alors que l’idée de devenir médecin l’a enchantée. 

Dans notre sommeil profond, nous ne contrôlons pas nos rêves. Ils émanent simplement de nos esprits semi-conscients. Cependant, les rêveries sont quelque chose que l’on peut orienter. On peut échapper à la réalité, laisser la fantaisie prendre le dessus et explorer des possibilités infinies pour nos vies : un nouvel emploi, une affectation passionnante ou un voyage au loin. Parfois, avec du courage et des actions concrètes, nous pouvons transformer nos rêveries en véritables réalisations.

Les femmes font face à davantage de difficultés pour atteindre leurs objectifs en raison de pressions sociétales qui entraînent souvent un sentiment de culpabilité. Il leur faut beaucoup de courage et de détermination pour surmonter ces défis importants. Au cours de sa vie accomplie, Lucille Teasdale est devenue l’une des premières chirurgiennes au Québec, consacrant sa vie à soigner les personnes les plus vulnérables. Au Lacor, Lucille s’est battue pour créer l’école d’infirmières, qui forme aujourd’hui aussi les sage-femmes et les aspirantes à une carrière dans le domaine de la santé. Quelque 60 % du personnel du Lacor sont des femmes, et plus de 55 % des patients qui y viennent chaque année sont des femmes et des mères. Lucille est un modèle pour l’autonomisation des femmes puisque, comme le montrent les statistiques, celles-ci jouent maintenant un rôle énorme dans la réalité du Lacor.

Dans ce numéro, nous présentons la pédiatre Pamella Aol Mwa et l’échographiste Adyero Norah, qui ont toutes deux suivi les traces de Lucille. Dans le dernier article, les mots « Apwoyo, Apwoyo! » (« Bonjour et merci! ») s’adressent au personnel du Lacor et aux donateurs qui donnent généreusement à l’Hôpital année après année. Ces mots en disent long aussi sur la force et la confiance des mères qui amènent leurs enfants au Lacor.

L’équipe Teasdale-Corti  tient à vous souhaiter chaleureusement un joyeux temps des Fêtes et une merveilleuse nouvelle année.



Pendant toute son enfance, Pamella Aol Mwa a rêvé de devenir pédiatre. Grâce à son dévouement et au soutien de deux fondations clés, Pamella s’est spécialisée en pédiatrie à l’école de médecine de l’université Makerere. 

Pamella avait 26 ans lorsqu’elle a décidé de reprendre ses études en médecine. Cinquième fille d’une famille nombreuse du nord de l’Ouganda, elle a passé quelques années à la direction d’une clinique mobile dans un camp de réfugiés. Elle se rappelle : « Après avoir vu tant d’enfants malades et réalisé que je ne pouvais pas les aider comme j’aurais voulu, j’ai décidé de retourner aux études. » 

Depuis, Pamella travaille assidûment en pédiatrie. L’occasion de poursuivre sa spécialisation s’est présentée grâce à l’accord survenu entre la Fondation Corti et la Fondation Maria-Bonino, du nom de la pédiatre qui a donné son coeur et son âme aux personnes les plus fragiles d’Afrique. Vers la fin de sa vie, Maria Bonino a également travaillé au service de pédiatrie du Lacor. 

« En travaillant au service de pédiatrie du Lacor, j’étais convaincue d’être à ma place, explique Pamella. Voir le soulagement sur le visage d’une mère dont l’enfant va mieux, ou celui d’un enfant qui la veille était très malade et aujourd’hui vous sourit, apporte une satisfaction inestimable. Et maintenant que j’ai fini mes études, j’espère aider le Lacor à continuer de servir ma communauté. » 

La thèse de Pamella portait sur la pneumologie chez les enfants souffrant d’anémie falciforme, une maladie répandue, surtout dans le nord de l’Ouganda. Selon le ministère de la Santé, plus de 30 000 enfants ougandais naissent chaque année avec la drépanocytose. Huit sur dix meurent avant d’avoir 5 ans. Pour d’autres, la maladie est débilitante et très douloureuse. Malheureusement, la seule possibilité pour ces enfants est d’essayer d’améliorer leur qualité de vie en atténuant les symptômes et la douleur. 

La clinique dédiée du Lacor traite environ 2 000 patients atteints d’anémie falciforme chaque année. 

Grâce à son expérience et à son expertise, Pamella apporte au Lacor non seulement des soins médicaux indispensables, mais également une chance de réaliser de nouveaux rêves. Espérons que sa participation au service de pédiatrie et les connaissances qu’elle apporte à partir de ses recherches médicales contribueront à améliorer la vie de ces enfants. 



Adyero Norah est échographiste au Lacor. Après quatre ans d’études pour obtenir à la fois le certificat et le diplôme en obstétrique, elle a complété sa formation à la pratique d’échographies. 

L’attention portée au parcours prénatal augmente de plus en plus. Grâce au travail des sage-femmes qui se rendent dans les villages les plus reculés pour expliquer aux femmes l’importance des contrôles pendant la grossesse et l’accouchement à l’hôpital, le nombre de visites prénatales a augmenté au Lacor et dans ses trois centres de santé périphériques. 

« Je travaille au Lacor depuis 2009, déclare Norah. J’aime l’environnement – c’est un hôpital dynamique où il y a toujours beaucoup à faire. » Ses objectifs? Améliorer son expertise afin d’effectuer d’autres types d’échographies, une compétence si nécessaire à l’Hôpital. « C’est un domaine qui m’intéresse beaucoup, explique-t-elle, et je pense que cela pourrait être utile car il y a encore si peu d’échographistes pour le grand nombre de patients du Lacor. » 

Norah voit en moyenne trente femmes enceintes chaque jour. Elle effectue des échographies de contrôle pour vérifier que la grossesse se déroule en toute sécurité et que le bébé grandit bien, vérifie qu’il n’y a pas d’anomalie du liquide amniotique ou du placenta et s’assure que tous les paramètres mesurables sont normaux. Les hémorragies, l’hypertension pendant la grossesse et les infections sont parmi les causes les plus fréquentes de complications pendant la grossesse. Leur prévention dépend souvent de la détection précoce qu’offre Norah avec ses échographies. 

Le travail de Norah contribue à réduire le taux élevé de mortalité maternelle en Ouganda, qui demeure l’un des plus élevés au monde. En mars dernier, l’Office ougandais de la statistique indiquait qu’en 2021 le taux de mortalité maternelle était de 368 mères pour 100 000 naissances, un chiffre encore très éloigné de la moyenne mondiale de 152 décès maternels pour 100 000 naissances. 

Le taux élevé en Ouganda s’explique par les consultations médicales tardives en cours de maternité et l’accès à un centre de santé. Il est fondamental que les travailleurs des soins de santé et les dirigeants communautaires rejoignent les femmes et les convainquent de l’importance des visites médicales, des échographies et des examens prénataux. 

Il reste encore un long chemin à parcourir, mais Norah pense que soutenir les femmes enceintes par l’éducation et leur offrir des services prénataux comme des échographies régulières aura une incidence positive sur elles. 


Le service de pédiatrie et la maternité du Lacor reflètent les larmes de l’Afrique, mais aussi ses sourires éclatants.

Les larmes : La salle de traitement de chimiothérapie pour enfants est presque bondée. Beaucoup d’entre eux reçoivent une perfusion sanguine vitale. Le sang vaut plus que l’or. D’autre part, Martin, âgé de 7 ans, a contracté le paludisme. Sa mère angoisse en attendant le sac d’hémoglobine du laboratoire pour Martin. Le parasite du paludisme détruit les globules rouges et une transfusion est l’unique solution, mais il est difficile d’obtenir du sang. Les infirmières demandent des dons aux proches. Les futures sage-femmes ou les élèves des écoles du Lacor sont appelés à la rescousse, même en pleine nuit.

La distance entre certains villages et l’Hôpital constitue un autre défi. On vient de villages distants de 150 kilomètres. Par exemple, Alan, qui s’est remis d’un cancer il y a un an, a dû revenir au Lacor pour s’assurer que son lymphome n’était plus qu’un mauvais souvenir. L’infirmière Clare est allée le chercher au village d’Apac après avoir conduit trois heures en jeep sur les routes de terre rouge. Clare a parlé avec sa mère et l’ancien du village et a pris des dispositions pour couvrir le coût du transport. Le lendemain, Alan a été admis au Lacor. Si tout se passe bien, il pourra bientôt regagner son village.

Les sourires : Derrière la vitre d’une maternité bondée, un père est touché par un spectacle plein d’amour : la tendresse avec laquelle une nouvelle maman, sa femme, allaite son bébé. Celui-ci pleure désespérément et, lorsqu’il voit son père, un inconnu, hurle encore plus fort. Toutes les patientes de la maternité et les infirmières essaient de distraire le bébé, mais ses cris ne font qu’augmenter. Les mères rient bruyamment de la ténacité du nourrisson, signe de vie et de santé.

« Apwoyo, Apwoyo! » crient-elles, jubilantes : « Bonjour et merci! » Du fond du coeur, elles envoient leur gratitude pour votre intérêt et votre soutien continus pour notre mission.

 

Contact Us

We're not around right now. But you can send us an email and we'll get back to you, asap.

Start typing and press Enter to search

WordPress Lightbox

How To Submit Your Responses

Option 1

Text Response By E-mail

Simply e-mail info@teasdalecorti.org and either type your response directly in the email, or attach a word document. Remember to properly name your documents with your full name. You can also attach photos to help demonstrate your idea.

Option 2

Video Response By Wetransfer

  1. Upload your video as instructed.
  2. Email to: info@teasdalecorti.org
  3. Type in your own email address.
  4. Rename your title as your full name.
  5. Add in a short description to the message.
  6. Click transfer.