BULLETIN DE L’HÔPITAL LACOR – PRINTEMPS 2018
Le printemps est la saison au cours de laquelle nous célébrons le plus souvent les femmes dans nos vies. Que ce soit à l’occasion de la journée internationale de la femme en mars ou de la fête des Mères en mai, nous célébrons les extraordinaires mères, filles, tantes, soeurs, et amies qui ont marqué nos vies. L’un des fondateurs de la Fondation Teasdale-Corti était une femme extraordinaire, Dre Lucille Teasdale.
Quand elle étudiait pour devenir médecin dans les années 1950, seule une poignée de femmes étudiaient la médecine en Amérique du Nord. C’était un domaine réservé aux hommes. Les seules femmes qui se trouvaient dans ce domaine étaient infirmières, et celles qui obtenaient leurs diplômes devenaient le plus souvent pédiatres. Pourtant, Lucille voulait devenir chirurgienne pédiatre. Elle fut découragée par des opposants qui lui disaient qu’aucun parent ne ferait confiance à une femme chirurgienne–car elles étaient considérées comme chirurgiennes de second ordre. Imperturbable, elle a poursuivi ses études et a finalement avec son mari fondé l’Hôpital Lacor au nord de l’Ouganda. Aujourd’hui, leur fille Dre Dominique Corti poursuit leur oeuvre.
Nous avons décidé de dédier ce bulletin à toutes les femmes qui ont contribué par leur travail à faire de Lacor l’un des hôpitaux à but non lucratif ayant le plus de succès et des plus appréciés d’Afrique équatoriale.
Dans ce numéro vous en apprendrez plus sur l’Hôpital Lacor, ses caractéristiques, les soins médicaux de qualité qu’il offre, ainsi que son personnel constitué à majorité de femmes. Vous aurez aussi la chance de lire l’histoire de Pamella, docteure en formation, et son engagement à pratiquer la médecine à l’Hôpital Lacor.
Enfin, vous découvrirez l’entrevue de Mme Suzanne Brault, gagnante du concours Mères et enfants de Marina Orsini.
Nous vous souhaitons un fantastique et merveilleux printemps, et vous remercions du fond du coeur pour votre soutien continu.
L’équipe Teasdale-Corti
L’une des questions les plus fréquentes posées à la Fondation Teasdale-Corti est celle de savoir “à quoi ressemble l’Hôpital Lacor en Ouganda ? “ Bien que l’hôpital Lacor présente certaines similitudes avec les hôpitaux canadiens, les médecins et les infirmières de Lacor soignent les patients au mieux de leurs capacités et selon les ressources mises à leur disposition. Lacor a également des caractéristiques uniques dues à son contexte et sa situation particulière. Lisez pour en apprendre davantage sur les installations sanitaires, l’impact et le service rendu à la communauté.
Le complexe hospitalier Lacor comprend un hôpital principal à Gulu et trois centres périphériques. La distance entre les centres de santé et l’hôpital principal est comprise entre 30 et 40 km. La circonscription de l’Hôpital Lacor comprend les districts de Gulu, Amuru et Omoro, ce qui signifie que le Lacor s’occupe d’une population de 634 249 personnes. L’hôpital reçoit des patients de tout le nord de l’Ouganda, desservant ainsi une population de 3,9 millions de personnes, ainsi que les patients venus d’ailleurs, comme ceux du Soudan du Sud. C’est l’unique hôpital du nord de l’Ouganda pouvant offrir une salle de soin intensif bien équipée.
L’hôpital principal compte 482 lits et 5 départements (pédiatrie, médecine, obstétrique et gynécologie, chirurgie, et santé publique). Au sein de ces départements se trouvent d’autres unités spécialisées (soins intensifs, brûlures, isolement, néonatal, lymphome, soins dentaires et chirurgie dentaire) et des cliniques spécialisées (SIDA, tuberculose (TB), chirurgie, obstétrique et gynécologie, drépanocytose). L’hôpital possède six blocs opératoires fonctionnels, ainsi qu’un département de radiologie équipé de rayons X et d’appareils à ultrasons, ainsi qu’un département laboratoire qui comprend une histopathologie fonctionnelle, diagnostic moléculaire de la TB, microbiologie, et des laboratoires de décompte des CD4.
La fréquentation totale de l’hôpital en 2016-2017 était de 269 873 contacts patients. Soit 50 299 admissions et 219 574 consultations externes. L’hôpital dispose de quelques écoles de formation pour les travailleurs de la santé (infirmières, sages-femmes, techniciens de laboratoire, anesthésiste, et assistants au bloc). C’est aussi un lieu d’enseignement pour étudiants en médecine de l’Université Gulu et un site de formation reconnu pour les stagiaires médecins, pharmaciens et infirmières.
L’hôpital suit les politiques du ministère de la Santé d’Ouganda, et coopère avec le service sanitaire national selon le principe de complémentarité.
L’hôpital cherche également à favoriser une relation positive et constructive avec la communauté locale. C’est pourquoi l’hôpital organise un atelier annuel ouvert au public et réunissant les membres de la communauté, des villages et des dirigeants locaux, ainsi que les représentants des institutions locales et d’autres acteurs importants, y compris les donateurs, afin d’échanger des idées, faire face aux problèmes et aborder les questions importantes.
Pamella était âgée de 26 ans quand elle décida de retourner à l’école pour obtenir son diplôme de médecine. Cinquième fille d’une grande famille du nord de l’Ouganda, elle est diplômée de l’école du Sacré-Coeur de Gulu, et a travaillé pendant 2 ans en tant que responsable clinique dans un camp de réfugiés. Elle administrait une clinique mobile de l’organisation humanitaire Medair, dans le district de Pader, au nord de l’Ouganda.
“En fait, quand j’étais enfant, je voulais être infirmière”, dit-elle. Et elle ajoute : “j’étais convaincu que les infirmières étaient les personnes les plus formidables qui puissent exister. Mais mon père m’a encouragé à m’inscrire dans une école afin de devenir responsable de clinique.” Mais sa plus grande motivation provient de son expérience dans les camps de réfugiés. “Après avoir vu autant d’enfants malades et réalisé que je ne pouvais pas faire ce que je devrais pour eux, j’ai pris la décision de m’inscrire dans une école, et j’ai été accepté à l’école de médecine de l’Université de Gulu. J’étais folle de joie et inquiète en même temps, car je me demandais comment j’allais réussir à subvenir à mes besoins. Durant ma 3e année, j’étais sur le point de quitter l’université pour gagner un peu d’argent, quand le président a offert des bourses aux filles originaires du nord de l’Ouganda qui étaient inscrites dans un programme de médecine ou d’ingénierie. J’ai également reçu le soutien d’une tante, enseignante en Grande-Bretagne.”
Aujourd’hui, Pamella est âgée de 36 ans et a deux adorables filles. Chaque jour, aux environs de 6h30, elle prépare l’ainé des filles pour l’école, et à 8h30 elle est en service pour étudier les cas de la journée. Elle s’occupe des patients jusqu’à 17h ou 18h, accompagné le plus souvent d’étudiants en médecine de l’Université de Gulu. À son retour chez elle, elle prépare le souper avec les filles, aide la plus grande à faire ses devoirs, et les met au lit à 21h. Une fois que c’est fait, elle lit quelques cas cliniques si elle n’est pas épuisée.
“J’ai toujours voulu être pédiatre et le Lacor m’aide à réaliser mon rêve (grâce à un don de la Fondation Corti). Voir le soulagement sur le visage d’une maman quand elle voit son enfant se rétablir, ou celui d’un enfant qui peut de nouveau sourire est une satisfaction indescriptible. J’espère devenir pédiatre et me spécialiser en hématologie. Nous accueillons beaucoup d’enfants avec des maladies liées au sang; je crois que je serai d’une grande aide pour le Lacor une fois mes études terminées. Je souhaite continuer à servir ma communauté.”
Après sa formation, Pamella pourrait rejoindre le personnel ougandais de Lacor constitué de 600 personnes, dont 400 femmes. Six femmes sur 30 sont responsables médicales ou spécialistes, et 150 sur 174 infirmiers qualifiés de Lacor sont des femmes. Bref, les femmes sont à l’honneur au Lacor!
La Fondation Teasdale-Corti a lancé un concours spécial en décembre dernier où tous les donateurs qui ont rempli un formulaire en ligne avait la chance de gagner un souper avec Marina Orsini et 20 invités de leur choix au Restaurant Il Bazzali, situé dans la petite Italie.
La gagnante du concours, Suzanne Brault, du côté droit de Marina, et ses invités se sont joints à Davide Bazzali, le Tenor et Chef et Marina pour ce qui fut une soirée mémorable. Tous les fonds ramassés ont été utilisés pour soigner les mères et les enfants à Hôpital Lacor.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au concours Mères et enfants de la Fondation Teasdale-Corti ?
J’avais lu une entrevue de Marina Orsini dans l’édition d’hiver du magazine Virage. Elle a pris le temps d’expliquer pourquoi il est important d’aider la Fondation Teasdale-Corti. “Nous avons la responsabilité en tant qu’être humain de prendre soin de notre prochain, même si notre prochain est sur un autre continent. “ Un petit don peut faire une grande différence.
Comment avez-vous choisi vos invités pour le repas de fête ?
Les gens que j’ai invités dans la plupart des cas ont été impliqués dans le bénévolat avec la communauté locale depuis des années. Ce sont des personnes prêtes à donner aux autres avec le bon état d’esprit. Je suis très reconnaissante de les avoir dans ma vie.
Le repas de fête du 31 janvier 2017 partagé avec Marina Orsini et Davide Bazzali vous a-t-il plu ?
C’était une soirée inoubliable avec Marina Orsini et le Chef et chanteur ténor Davide Bazzali. Ce chef peut faire la cuisine, chanter, échanger avec les invités avec humour, et pour couronner le tout, il est très beau ! Marina Orsini est une femme de coeur. Elle a pris le temps de répondre à chacune des questions en relation avec sa carrière, sa vie de famille et sa vie privée. Elle est authentique, chaleureuse et amicale. La Fondation Teasdale-Corti a une véritable porte-parole.