BULLETIN DE L’HÔPITAL LACOR – PRINTEMPS 2022

Chers amis, 

Le 21 mars 2020, l’Ouganda enregistrait son premier cas de COVID-19. L’équipe sélectionnée de l’Hôpital Lacor s’est immédiatement jointe au groupe de lutte contre la pandémie à Gulu, mettant en place diverses mesures visant à décongestionner le Lacor, repérer les cas rapidement, empêcher la propagation du coronavirus et protéger le personnel au moyen de la vaccination et d’achats continus d’équipements de protection. 

Depuis l’apparition de la pandémie, le Lacor a traité environ 6 500 cas soupçonnés de COVID. Parmi ceux-ci, 1 350 personnes avaient obtenu un résultat positif et ont guéri depuis. Les personnes les plus gravement atteintes, soit près du tiers, ont été hospitalisées à l’unité COVID. Les autres ont été suivies depuis leur domicile. 

Dans le présent Bulletin, le Dr Bruno Corrado, qui aide l’équipe du Lacor pendant la pandémie, nous amène à réfléchir sur les défis de l’hôpital. Vous découvrirez également l’importance du centre de santé d’Amuru, récemment rénové. Enfin, nous brossons un tableau sommaire des activités du Lacor au cours des douze derniers mois tout en souligant les avantages de poursuivre l’éducation sanitaire. 

La pandémie a été longue et éprouvante, et nous avons tous vu beaucoup de souffrance. Cependant, quand on observe de près le courage et la détermination des travailleurs de la santé et de ceux qui les soutiennent, nous avons aussi des raisons de ressentir de la gratitude, de l’admiration et de l’optimisme. Nous espérons de tout coeur que vous vous portez bien et vous souhaitons un bon printemps. 

L’équipe Teasdale-Corti 



Ayant succédé à Piero Corti, le Dr Bruno Corrado a dirigé le Lacor jusqu’à il y a quinze ans. En Ouganda depuis quelques mois, il nous raconte le présent et le passé de l’Hôpital, tout en tournant son regard vers l’avenir. 

« C’est le début de l’année. Nous sommes en pleine saison sèche, une période cruciale dans la vie du Lacor. Dès le milieu de notre exercice financier, qui se termine normalement le 30 juin, les montants sont établis et le travail à faire s’accélère. Cela a été le cas pendant les nombreuses années où j’étais ici, mais de profonds changements en 2007 ont eu des effets qui sont clairement visibles encore aujourd’hui. 

« Deux choses fondamentales pour l’avenir de l’Hôpital se sont produites cette année-là : Nous avons adopté notre premier plan stratégique quinquennal, et nous avons entrepris le transfert de la direction à l’équipe ougandaise actuelle. En 2003, quand on m’a demandé d’assumer la direction de l’hôpital, j’ai accepté à la condition que, dans les cinq ans, je passe les rênes à une équipe de direction ougandaise. 

« Outre l’exercice administratif, notre premier plan stratégique a permis à l’Hôpital de ne pas se disperser sous la pression croissante des nouveaux besoins. Le Lacor est resté fidèle à sa mission : réagir aux problèmes de santé les plus pertinents de la région, notamment ceux des femmes et des enfants, en atteignant les couches les plus défavorisées de la population. Les choix stratégiques favorables aux plus pauvres sont restés bien ancrés même en cette année pandémique. 

« La situation actuelle au Lacor m’en rappelle d’autres que j’ai vues au Lacor, notamment les épidémies de rougeole, de VIH et d’Ébola. Voir qu’une partie considérable de l’Hôpital sert de zone d’isolement pour les patients atteints de la COVID me rappelle l’époque où nous avions jusqu’à 60 patients atteints d’Ébola. Le service COVID est bien organisé, et les patients les plus gravement atteints de la région y sont amenés car l’Hôpital possède ses propres installations de production et de distribution d’oxygène. Cela fait partie du succès de la direction ougandaise du Lacor, qui a surmonté les obstacles que j’ai rencontrés lorsque j’en étais le directeur. Aujourd’hui, l’usine unique dans le nord de l’Ouganda fournit des bonbonnes d’oxygène à l’hôpital public voisin. » 

Comme le souhaitaient Piero, Lucille et Bruno, tous les travailleurs de la santé du Lacor aujourd’hui sont ougandais, et la mission de l’Hôpital demeure de soigner les personnes les plus vulnérables. 



Nous sommes à Amuru, l’un des trois centres de santé périphériques du Lacor. En ces temps pandémiques, la prévoyance du centre a dépassé les attentes. En fait, depuis douze mois, le nombre de femmes enceintes passées par la clinique prénatale d’Amuru a augmenté : Pas moins de 800 y ont reçu soins et soutien. 

« Ces centres ruraux sont cruciaux pour les collectivités », affirme le Dr Martin Ogwang, directeur institutionnel, lors de l’inauguration des installations récemment rénovées d’Amuru. « Les patients viennent parfois de très loin et n’ont souvent pas les moyens de se faire soigner au Lacor ou de se rendre dans d’autres centres où les soins sont dispensés moyennant des frais. » 

À Amuru et dans les deux autres centres du Lacor, Pabbo et Opit, les mères et les enfants ne versent pas la contribution exigée de ceux qui en ont les moyens, laquelle ne dépasse pas 30 % du coût réel engagé par l’Hôpital. 

Dernièrement, le service technique du Lacor a amélioré les installations pour les patients. De dire le Dr John, responsable du centre de santé d’Amuru : « Le bâtiment destiné à la maternité a été rénové. Il n’y avait aucune pièce séparée pour visiter les patientes ou effectuer des interventions, comme le dépistage du cancer du col de l’utérus. Il n’y avait pas non plus de salle d’attente, et nous devions souvent interrompre les services pendant la saison des pluies. Grâce aux rénovations, plus de chambres ont été créées pour assurer l’intimité des mères. Un grand espace couvert a été ajouté pour que d’autres puissent attendre leur tour. » 

Jane, sage-femme et infirmière, précise : « Les services prénataux se sont également considérablement améliorés. On procède maintenant à des échographies pour détecter les risques précoces pour la mère ou le bébé. » 

L’une des contributions importantes des centres de santé est l’éducation aux soins de santé de base. Le Dr Martin explique : « Les services dispensés ici concernent principalement la santé des mères et des enfants, mais nous avons aussi une clinique VIH. Au lieu d’aller à l’hôpital, les patients viennent au centre de santé recevoir leurs médicaments. » 

« Nous offrons également une assistance sanitaire de base, ajoute Jane. Par exemple, nous approchons les communautés villageoises, où nous expliquons aux futures mères les risques liés à la maternité et la nécessité de se rendre sans tarder à l’hôpital ou au centre de santé. » 

Le Dr Martin Ogwang remercie les donateurs qui ont rendu tout cela possible. « Parce que ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de joindre les femmes de la communauté et d’améliorer leur santé et leur avenir », dit-il.

 


Durant l’année 2020-2021 marquée par la pandémie, l’Hôpital Lacor et ses trois centres périphériques ont accueilli environ 208 000 personnes requérant des soins, dont près de 30 000 qui ont été hospitalisées.      

Avec les répercussions de la COVID, ces chiffres démontrent une baisse globale d’environ 11 % comparativement au dernier exercice. Cette réduction était inévitable en raison des craintes d’infection dans les hôpitaux, combinées aux lourdes restrictions des déplacements imposées par le gouvernement. 

Avec 8 000 naissances, l’Hôpital Lacor demeure l’un des plus importants centres de maternité de référence en Ouganda. De nombreuses mères franchissent de grandes distances, comme Liza Amony, transportée d’urgence du centre de santé d’Adjumani, situé 200 km plus loin. Au Lacor, Liza a évité une mort certaine causée par l’éclampsie, une très grave pathologie de la grossesse. 

La mortalité maternelle constitue un défi important. Au Lacor, nous voyons souvent les cas les plus désespérés, en raison de l’éloignement des villages, de la fermeture de certains centres de santé avoisinants, de la réticence de nombreuses femmes à accoucher à l’hôpital et de l’incapacité de reconnaître à temps les complications de la grossesse. 

En analysant attentivement les chiffres, on constate un accroissement de visites prénatales qui s’élèvent maintenant à plus de 29 000. Enfin, nous constatons que des années d’éducation sanitaire rassurent les femmes quant à l’importance de faire des visites prénatales pendant la grossesse et d’accoucher dans un centre sanitaire. 

De plus en plus, les mères se tournent vers l’un des centres de santé périphériques du Lacor, lieux de référence incontournables pour la population rurale. « En général, témoigne le Dr Emintone Odong, directeur médical et responsable de la gynécologie et de l’obstétrique, nous avons eu une augmentation de 2 000 visites prénatales, du fait que nos cliniques sont demeurées ouvertes malgré le COVID. » 

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