L’histoire de
l’Hôpital Lacor
L’Hôpital St Mary’s Lacor a été fondé par un missionnaire combonien en 1959. Les Drs Piero Corti et Lucille Teasdale ont pris les rênes de l’établissement peu après. Cette initiative, prise il y a 55 ans, a transformé la vie de nombreux Ougandais. En voici l’histoire incroyable.
Quand Piero Corti et Lucille Teasdale arrivent sur les lieux en 1961, l’hôpital n’est composé que du service des consultations externes, du service de maternité et de quelques lits. Il est administré par un petit nombre de sages-femmes et de sœurs comboniennes infirmières. Les unités de médecine interne et de radiologie ainsi que le laboratoire sont en cours de construction.
Le mariage de Piero Corti et Lucille Teasdale a lieu dans la chapelle de l’hôpital. Le couple va en effet passer le restant de ses jours au Lacor, se consacrant corps et âme à la gestion et au développement de l’hôpital, ainsi qu’à la récolte des fonds nécessaires à l’expansion du centre. Au début, ces fonds proviennent d’amis et de proches.
Grâce aux efforts de Piero et de Lucille, l’Hôpital Lacor amorce sa croissance, se dotant notamment des services de chirurgie et de pédiatrie. La mise en place de l’unité de chirurgie est couronnée en 1965 par l’aménagement d’une salle d’opération à deux tables et de salles de service supplémentaires. C’est à cette époque que des médecins-bénévoles commencent à faire des séjours à l’hôpital.
L’École de soins infirmiers ouvre ses portes en 1973. Entre 1974 et 1976, trois centres de santé satellites sont mis sur pied à Opit, Pabbo et Amuru.
À la fin des années 70, lors de l’avancée du Front de libération tanzanien, l’hôpital reste coupé du monde pendant trois mois. Dr Lucille – c’est ainsi que la surnomme la population – est alors le seul chirurgien de toute cette vaste région à s’y connaître en chirurgie de guerre. L’hôpital est pillé par l’armée d’Idi Amin en retraite au cours des jours précédant l’arrivée des Tanzaniens à Gulu. C’est fort probablement pendant cette période que Lucille contracte le VIH, en se coupant sur un fragment d’os lors d’une opération.
L’expansion de l’hôpital continue pendant les années 80. Il gagne alors un deuxième bloc opératoire muni de trois salles d’opération, une unité de chirurgie dentaire, une unité d’endoscopie, une bibliothèque, un laboratoire de pathologie, un service de physiothérapie et un centre d’archives. Mais il s’agit aussi d’une période sombre pour l’hôpital : il est pillé à répétition et des infirmières sont victimes d’enlèvement. Elles ne seront libérées qu’en échange d’argent et de médicaments. La grande majorité du personnel vit sur le terrain de l’hôpital. La nuit, ils dorment dans les buissons ou à l’intérieur des bâtiments sous construction de peur d’être enlevés à leur tour.
Arrivent les années 90. L’Hôpital Lacor compte 400 employés ougandais et 450 lits. Le nouveau service de soins externes à spécialisations multiples ouvre ses portes en 1995. On met sur pied un système de comptabilité, ce qui permet de livrer des rapports financiers annuels. Le conseil d’administration de l’hôpital est renouvelé et tient, dès lors, des rencontres régulières. Lucille, qui ne pèse plus que 35 kg et doit être nourrie par intraveineuse, continue à travailler au service de soins externes six heures par jour. En avril 1996, Piero emmène Lucille en Italie pour la soigner. En dépit des traitements, l’état de sa santé continue de se détériorer. Elle rend l’âme en Italie le 1er août 1996, alors que sont réunis à son chevet Piero, leur fille Dominique et son mari Contardo et Lise, la sœur de Lucille, venue du Canada. Piero rapatrie la dépouille en Ouganda.
L’hôpital opère désormais en plein milieu d’une guerre se démarquant par la fréquence de massacres et d’atrocités. Le personnel soigne autant les victimes directes du conflit – celles blessées par les armes à feu et les mines – que les victimes indirectes, soit les 90 % de la population locale vivant dans des conditions misérables dans les camps de réfugiés. Les maladies associées à la pauvreté et pouvant en temps normal être aisément prévenues ou traitées – le paludisme, la diarrhée, la malnutrition – causent la mort de milliers d’enfants.
Il établit une unité d’isolement, met à l’œuvre un groupe de bénévoles et fait appel aux experts du monde entier. On retrouve parmi eux des spécialistes des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) d’Atlanta et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Special Pathogens Unit du CDC établit un laboratoire au Lacor. C’est un moment-charnière : c’est la première fois que l’on observe une épidémie d’Ebola et que l’on confirme les diagnostics sur place par des tests en laboratoire. Le suivi des traitements cliniques que l’on administre aux patients aura d’importantes retombées pour la science.
Parmi la centaine d’employés qui travaillent avec le Dr Lukwiya à l’unité d’isolement, au transport des malades et à l’enterrement des morts, 13 décèdent après avoir contracté le virus. Le docteur lui-même meurt de la fièvre hémorragique le 5 décembre 2000, dernière victime parmi les employés de l’hôpital. Sur son lit de mort, il souhaite être enterré près de Lucille. Son souhait sera honoré.
Malgré la peur et le découragement que laisse dans son sillage l’épidémie, l’hôpital reprend ses activités à plein régime après quelques mois. Il dispose désormais d’une expertise importante en matière de mesures de protection et de diagnostic qui lui permettent de s’acquitter de son mandat dans une région à risque élevé d’infections dangereuses.
Dès 2001, les états financiers de l’hôpital sont certifiés par un vérificateur international. La même année, Lacor informatise ses méthodes comptables et ses procédures de gestion du personnel et se munit de son propre manuel d’utilisateur. Par ailleurs, il est confronté au nombre croissant d’enfants venant s’y réfugier la nuit pour échapper aux enlèvements et à la violence.
En 2003, l’Hôpital Lacor devient le centre d’enseignement clinique de la Faculté de médecine de l’Université de Gulu. Le nombre de patients augmente continuellement. En 2007 et 2008 il y en a plus de 300 000 par année, alors que le nombre d’hospitalisations atteint 40 000, soit le double du niveau d’avant 2007. Le nombre de chirurgies atteint le seuil des 5 000 par année.
L’hôpital prépare son premier plan stratégique pour les années 2007-2012. Après la mort de Piero, le Dr Bruno Corrado, arrivé au Lacor en 1992, prend les rênes de l’Hôpital Lacor. Il collabore étroitement avec les futurs administrateurs en vue de confier la direction de l’hôpital aux Ougandais. Cela se produit en février 2008 : le Dr Opira Cyprian devient alors directeur général, appuyé par le Dr Odong Emintone, directeur médical et par le Dr Ogwang Martin, directeur des affaires institutionnelles.
Dominique Corti, la fille de Piero et de Lucille, est présidente de la Fondation Teasdale-Corti à Milan et consacre tout son temps aux activités de financement et de sensibilisation.
L’histoire de l’Hôpital Lacor a commencé il y a 55 ans. Elle n’était alors qu’un rêve. Aujourd’hui, l’Hôpital Lacor soigne plus de 230 000 patients par année.
C’est grâce à la générosité de ses nombreux donateurs que Lacor peut atteindre ses objectifs.
MONTANT POUR ATTEINDRE L’OBJECTIF DE 2015
équivalant à

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