Nouvelles de l’Hôpital Lacor 2015

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Je suis heureux de vous donner des nouvelles de l’Hôpital Lacor dans le bulletin de septembre.

L’hôpital a connu beaucoup de difficultés, notamment : les guerres, le VIH, le virus Ebola… Nous nous réjouissons maintenant de voir la stabilité dont jouit la région depuis les huit dernières années.

Le retour de la paix dans le nord de l’Ouganda a eu un effet positif sur la santé de la population. Toutefois, la stabilité a aussi contribué à une transition épidémiologique vers des maladies plus complexes, comme l’hypertension, le diabète, des conditions chirurgicales négligées comme le goitre, les hernies, les fractures mal ressoudées, les complications du VIH/sida et les maladies du coeur. De plus, les admissions à la maternité et les cas obstétriques complexes sont à la hausse, car un plus grand nombre de femmes accouchent à l’hôpital.

À la fin de la guerre, les centres de santé gouvernementaux ont réouvert, ce qui a légèrement réduit le nombre d’admissions à notre service de consultations externes et à l’hôpital. Une meilleure sécurité alimentaire a aussi réduit le nombre de cas de malnutrition. L’hôpital a donc décidé de fermer le service de malnutrition afin d’agrandir les services d’obstétrique et de gynécologie.

…les admissions à la maternité et les cas obstétriques complexes sont à la hausse… 

Nous avons aussi ouvert des cliniques spéciales pour le diabète, l’hypertension, la drépanocytose et les soins palliatifs. L’Hôpital Lacor s’est bien adapté à ses nouvelles réalités. Cependant, notre principal défi est de poursuivre notre mission, soit de fournir des soins de santé de qualité à un coût abordable, malgré la hausse des coûts liés à la prestation de services médicaux et la transition épidémiologique vers des maladies plus complexes et coûteuses.

Nous partageons avec vous, dans ce communiqué, quelques souvenirs de nos employés sur l’Hôpital Lacor. À la page 3, vous trouverez une entrevue avec le Dr Ochola sur son voyage à Montréal. Enfin, à la dernière page, nous présentons l’assemblée annuelle, tenue en juin à l’Hôpital Lacor.

Cordialement,
Dr. Martin Ogwang
Directeur institutionnel de l’Hôpital Lacor


 

Memories

Souvenirs

 

Dr. Emintone Odong

Gynécologue et directeur médical

« L’époque du virus Ebola a été un moment tellement stressant. J’avais examiné une patiente qui a contracté le virus Ebola le jour suivant. Et je me rappelle de l’avoir touchée, d’avoir été très près d’elle. Je me suis senti vraiment menacé et j’ai pensé que je pourrais contracter ce virus. Heureusement, je m’étais protégé et je m’étais lavé les mains, mais j’ai été contraint à m’isoler de ma famille; je ne pouvais les serrer dans mes bras ni les accueillir. Je devais me changer lorsque je rentrais à la maison. Ce fut une période marquée par le stress, mais après 21 jours, j’ai été soulagé de voir que je n’avais pas contracté le virus Ebola. »

Santo Uma, ingénieur électrique

Directeur du service technique

« L’un des souvenirs que j’ai de l’hôpital est à titre de patient, lorsque j’étais enfant. J’avais souvent des problèmes d’estomac, je venais donc régulièrement à l’hôpital pour des bilans de santé avec Dre Lucille. Une fois, je suis arrivé une journée en retard pour une visite de contrôle parce que le train avait été retardé. Lorsque Dre Lucille a examiné mon formulaire médical et a réalisé que j’étais une journée en retard, elle s’est mise très en colère contre moi et m’a réprimandé en me demandant pourquoi je ne tenais pas plus à ma santé que ça. Je suis devenu très triste qu’elle me parle comme ça parce que j’étais jeune, elle a donc tenté de me réconforter en me donnant un bonbon

Infirmière en chef Milly Among

Gestionnaire principale

« Pendant la guerre, je me rappelle très bien d’un soir où je quittais la salle d’opération, une des infirmières avec qui je travaillais a été enlevée par les rebelles. Elle a été projetée par-dessus le mur de l’hôpital. Les autres membres du personnel sont restés là, nous étions protégés par l’hôpital. On nous a conduits à la maison des Soeurs missionnaires comboniennes pour y passer la nuit afin de nous protéger. J’avais vraiment peur. »

Infirmière en chef Angioletta Anyai

« Je me rappelle d’un événement qui s’est produit il y a très longtemps : j’étais infirmière à la salle d’accouchement et une mère en travail saignait abondamment. J’ai dû appeler Dre Lucille. Je déposais à peine le combiné du téléphone, qu’elle arrivait à la salle. Je pensais que la mère et le bébé allaient mourir, mais nous avons dépêché la patiente à la salle d’opération et procédé à la chirurgie à une vitesse telle que nous avons pu sauver la mère et le bébé. Cela m’a touché profondément. »


Interview

Entrevue avec Dr. Ochola

Dr Emmanuel Ochola, épidémiologiste clinique et biostatisticien à l’Hôpital Lacor, dirige le département de VIH de l’hôpital, de la recherche et de la documentation, ainsi que le Service de santé publique. Nous sommes heureux de sa visite à Montréal en juillet dernier.

Dr Ochola, vous avez voyagé aux États-Unis et en Europe, mais c’est la première fois que vous venez au Canada. Quelle a été votre première impression de Montréal ?

Ma toute première impression a été aérienne : de l’avion, j’ai pu constater que Montréal semblait être organisée et structurée. J’ai aussi été impressionné par les arbres; il y a beaucoup de végétation dans la ville.

Montréal est une ville qui est visiblement multiculturelle; j’ai entendu plusieurs langues et je me suis senti tout à fait à ma place ici.

Qu’est-ce qui vous amène à Montréal ? 

J’ai été invité pour présenter un exposé à la conférence ORAHS 2015, à laquelle participent des experts en recherche opérationnelle appliquée aux services de santé. J’ai communiqué la perspective africaine des besoins pour la recherche opérationnelle dans les hôpitaux. J’ai aussi décrit l’expérience du Lacor en matière de prestation de soins et de recherche sur le VIH, la malaria et la tuberculose.

Nous avons été invités à cette conférence en raison d’une étude de l’Hôpital Lacor réalisée sur l’amélioration du processus de soins prodigués aux patients souffrant de tuberculose. Cette étude est réalisée en collaboration avec le professeur Soriano de HEC Montréal et son équipe, et est financée par le Centre de recherches pour le développement international d’Ottawa, que j’ai également visité pour rencontrer différentes personnes travaillant avec le Lacor.

Comment se déroule la recherche ? Est-elle utile pour le Lacor ? Et comment s’est passée la conférence ?

La recherche se déroule bien et est utile pour le Lacor. Nous avons ciblé des lacunes ou défis importants relativement au processus de soins pour la tuberculose et nous avons pu trouver des solutions possibles. Il nous faut tout de même valider la recherche, mais nous sommes sur la bonne voie ! Nous souhaitons continuer cette recherche et appliquer sa méthodologie de recherche opérationnelle dans d’autres processus au Lacor.

La conférence s’est très bien passée. J’ai été en contact avec plusieurs scientifiques et institutions réalisant des travaux pertinents pour le Lacor. Après mon exposé, un certain nombre d’experts ont souhaité collaborer avec nous. Cette conférence m’a aussi fait connaître des connaissances et des procédures qui m’ont aidé à cibler des secteurs de recherche au Lacor.

Avez-vous appris quelques mots en français ?

J’en connaissais déjà quelques-uns, mais ici j’ai appris « ouain »; j’ai aussi appris à bien prononcer en français « Montréal » qui a une prononciation particulière, mais j’ai encore de la difficulté à dire « HEC ». Bientôt j’espère que je pourrai parler aisément en français !

Dr Ochola, nous avons été ravis de vous avoir parmi nous, l’équipe de la Fondation Teasdale-Corti; nous espérons que vous avez aimé votre séjour et que vous reviendrez bientôt !

Merci à vous et aux lecteurs pour leur soutien. J’ai été heureux de visiter la ville de Dre Lucille et des Canadiens aidant la fondation. Votre soutien est important; il contribue à aider les plus démunis. Nous vous demandons de continuer à nous soutenir.

Merci beaucoup !


Assemblée annuelle

Filippo Campo, Dominique Corti, Dr. Cyprian Opira, Dr. Martin Ogwang, Archbishop J.B. Odama, Dr. Emintone Odong, Pier Paul Ocaya & Sarah McGee.

Filippo Campo, Dominique Corti, Dr Cyprian Opira, Dr Martin Ogwang, archevêque J.B. Odama, Dr Emintone Odong, Pier Paul Ocaya et Sarah McGee

Le samedi 27 juin dernier, l’Hôpital Lacor tenait son assemblée annuelle : une journée permettant aux intervenants de l’hôpital de rencontrer le personnel, les visiteurs, les dirigeants de la communauté et les membres du clergé pour discuter des activités annuelles du Lacor, de la progression du plan stratégique et d’autres enjeux importants.

Cette année, plus de 300 personnes ont assisté à l’assemblée, dont le thème était « Approches innovatrices en matière de viabilité financière et d’améliorations continues de la qualité ». La campagne Faites partie de l’Histoire a été lancée officiellement en Ouganda ce jour même.

L’assemblée a commencé par une prière, suivie d’une chorale et de quelques discours d’ouverture. Ensuite, les trois directeurs se sont adressés à l’auditoire. Dr Cyprian Opira, directeur exécutif, a parlé du budget de l’hôpital (la provenance de l’argent et des dépenses); de l’importance de la prospérité et de l’innovation pour lutter contre les maladies; et des difficultés de trouver des fonds pour traiter le sida, la tuberculose et la malaria.

Dr Emintone Odong, directeur médical, a parlé des nouvelles tendances épidémiologiques (par exemple, les cas de malaria sont en hausse depuis janvier 2015); des améliorations et des innovations dans les écoles de formation du Lacor; des nouvelles sur la dotation en personnel (le Lacor emploie maintenant un chirurgien maxillo-facial – le seul dans la région). Il a aussi expliqué que le Lacor devient de plus en plus un hôpital de référence dans la région et que beaucoup plus de patients y sont envoyés pour recevoir des soins.

Dr Martin Ogwang, directeur institutionnel, a abordé les défis et les besoins du Lacor en examinant la troisième année du plan stratégique (2012-2017) ainsi que ses six objectifs stratégiques.

Les assemblées annuelles de l’hôpital sont toujours très stimulantes, et cette année, l’excitation de l’auditoire était palpable durant les discours du groupe de spécialistes. La campagne Faites partie de l’Histoire a ensuite été présentée avec une vidéo touchante montrant des employés expliquant pourquoi ils font « partie de l’histoire » et pourquoi le Lacor est si important pour eux.

La journée s’est terminée par les remarques finales de Dominique Corti, des dirigeants politiques et de l’archevêque de Gulu. Enfin, après la discussion sur les défis passés, les progrès et les objectifs futurs, la journée s’est terminée par des danses traditionnelles et des mets délicieux.

Teasdale-Corti-Workshop

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